Après avoir sclérosé le débat politique pendant plusieurs mois, la réforme constitutionnelle portant notamment la déchéance de nationalité vient d’être enterrée par le Président de la République.
Cette opération politicienne ne grandit pas la République française.
Ce projet était inutile et inefficace. Il n’aurait dissuadé aucun jihadiste fanatique de passer à l’acte. Il était également stigmatisant et discriminatoire. En effet, la mesure faisait régner un air de suspicion malsain sur certains de nos compatriotes en divisant et hiérarchisant les Français.
Il est temps désormais de mettre sur la table les vraies sujets : ceux des moyens donnés au renseignement, à la police et à la justice notamment.
L’affichage sécuritaire ne peut pas masquer plus longtemps les questions essentielles des moyens donnés aux services publics de l’éducation, de la culture, ou du sport, ainsi qu’à l’aide aux associations qui doivent jouer un rôle essentiel pour répondre à la crise sociale et culturelle profonde sur laquelle se développe le terreau de la radicalisation.
Il faut desserrer l’austérité dans ces secteurs clés pour que demain, les fractures de notre société s’estompent.
Nous attendons également que François Hollande puisse faire marche arrière sur la loi travail, véritable bombe anti-sociale prête à dynamiter un siècle de droit du travail et de protections collectives.