C’est avec stupéfaction que nous avons appris que la gare de triage de Somain est aujourd’hui condamnée à la disparition.
Pourtant, toutes les sensibilités représentées au Comité de Pilotage (COPIL) pour la redynamisation du site la considèrent comme un carrefour européen du fret ferroviaire.
Lors de différentes réunions d’instances représentatives du personnel la direction FRET SNCF a confirmé sa volonté de fermer le triage de Somain. Cette décision condamne purement et simplement le projet de redynamisation du site de Somain dans lequel de nombreux acteurs sont impliqués depuis 2013, date à laquelle la Communauté de Communes Cœur d’Ostrevent a lancé une étude dont les conclusions, rendues un an plus tard, laissaient entrevoir de belles perspectives de développement.
Le site de Somain est amené à devenir, à moyen terme, une zone logistique embranchée, au service de l’ensemble de la politique économique et du développement du territoire. A long terme, la gare devait se transformer en un véritable point de connexion sur les corridors du fret européen pour être une interface au centre d’un trafic composé de différentes filières économiques qui utilisent le fret.
Aujourd’hui, nous dénonçons la volonté de la direction FRET SNCF de passer en force. Il est inacceptable qu’une direction d’entreprise publique puisse se permettre une telle décision sans en référer au plus haut niveau de l’Etat comme aux élus locaux qui auront à prendre en main la situation et gérer les conséquences.
Cette information est d’autant plus incompréhensible que le Secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Monsieur Alain Vidalies, expliquait dans un courrier récent que le projet de redynamisation de la gare de triage de Somain et ses enjeux industriels et environnementaux lui apparaissait « emblématique ».
Ce décalage entre les déclarations et les décisions prises dans la pratique jette un discrédit profond sur la parole politique et provoque un sentiment d’incompréhension voire d’abandon parmi les employés du site et la population.
Nous appelons le Président de la République, à faire usage de ses prérogatives auprès de la SNCF pour mettre fin au projet de démantèlement du site ferroviaire. L’Etat, en lien avec la Région, ne peut se contenter de regarder le train de la désindustrialisation passer. Il doit être stratège et à l’initiative de projets réellement progressistes qui répondent aux intérêts de la population et des entreprises.
Monsieur Hollande, nous vous attendons :
- Pour l’emploi : De 400 emplois il y a 4 ans, le site est aujourd’hui composé d’une trentaine d’employés. Il y a donc urgence à agir pour sécuriser les emplois existants mais également développer le site.
- Pour l’aménagement du territoire et le développement économique : Le projet de redynamisation du site permettrait aux industries du Douaisis de tirer profit de coûts avantageux pour le transport de marchandises et serait une grande et belle vitrine ferroviaire pour l’ensemble de notre territoire.
- Pour l’écologie et la réduction des gaz à effet de serre. Le rôle des pouvoirs publics s’élargit encore avec la prise en compte des externalités du transport sur l’environnement. Ce projet de redynamisation permettrait également de réduire les gaz à effet de serre. En effet, en France, le fret ferroviaire consomme 2 fois moins d’énergie/km que le transport routier et émet 6 fois moins de CO2/km que son concurrent routier.
Tous ensemble, mobilisons-nous pour défendre le fret ferroviaire et la gare de triage de Somain.
Jean Jacques CANDELIER, Député du Nord
Julien QUENNESSON, Maire de Somain
Alain BRUNEEL, Maire de Lewarde
Charles BEAUCHAMP, Conseiller Départemental